Quels sont les besoins en eau chaude sanitaire ?
Il faut commencer par évaluer ses besoins en eau chaude sanitaire :
Y a-t-il plusieurs douches ou bains qui sont pris régulièrement en même temps dans le logement ?
- Si la réponse est non, on privilégiera un système où l’eau chaude sera produite de manière instantanée, à la demande, sans la stocker (ce système est le plus économique et le moins énergivore).
- Si la réponse est oui, on privilégiera un système muni d’une réserve d’eau relativement importante pour faire face à cette demande (entre 100 et 200 litres suivant l’occupation du logement).
Douche ou bain : quelle est ma consommation ?
L’énergie nécessaire pour chauffer de l’eau de 15°C à 40°C (température de l’eau de la douche ou du bain) est de 32,5 kWh par m3 d’eau chaude. Le coût global tiendra compte du prix de l’eau consommée et du vecteur énergétique utilisé.
Tableau des consommations (eau et énergie) – ordre de grandeur
Douche de 10 minutes avec pommeau économique | 60 litres à 40°C | 1,8 kWh |
Douche normale de 10 minutes | 90 litres à 40°C | 2,6 kWh |
Douche « Niagara » de 10 minutes | 170 litres à 40°C | 4,9 kWh |
Bain classique | 170 litres à 40°C | 4,9 kWh |
Vaisselle | 12 litres à 60°C | 0,6 kWh |
Quels sont les vecteurs énergétiques présents dans le logement ?
- Si le logement dispose de gaz, c’est ce vecteur énergétique peu polluant et moins cher que l’électricité prélevée sur le réseau qui sera privilégié.
- S’il n’y a pas de gaz et que le chauffage est au mazout ou aux pellets, l’eau chaude pour les principaux puisages sera produite par la chaudière via un ballon.
- Si le seul vecteur énergétique disponible est l’électricité, on produira toute l’eau chaude via ce vecteur malgré un coût 2 à 3 fois supérieur. Dans ce cas, le boiler thermodynamique (pompe à chaleur) peut s’avérer intéressant. Voir Le ballon (ou boiler) thermodynamique plus bas.
La distance entre deux points de puisage ou entre les points
de puisage et la chaufferie est-elle importante (plus de 2 étages ou plus de 10 mètres) ?
- Dans ce cas, on peut envisager de décentraliser la production d’eau chaude d’un ou de plusieurs points de puisage. Le producteur d’eau chaude sanitaire sera alors placé au plus près du point de puisage le plus utilisé.
- Si la cuisine est fort éloignée des autres points de puisage et de l’endroit où est produit leur eau chaude, on pourra y placer un petit boiler électrique de 10 litres sous évier. On l’éteindra après usage. Voir Les systèmes indépendants sans stockage plus bas.
- S’il y a plusieurs points de puisage (plus de 4), utilisés fréquemment et fort éloignés les uns des autres, une boucle sanitaire peut être envisagée. Voir Point d’attention : la boucle sanitaire plus bas.
Le but est de limiter le refroidissement de l’eau chaude dans les conduites entre deux usages.
La chaudière doit-elle également être remplacée ?
Dans ce cas, pour ne pas multiplier les appareils (et les coûts inhérents tant à l’achat qu’à l’entretien), on envisagera la possibilité de placer une chaudière qui produira également l’eau chaude sanitaire, en tenant compte naturellement des points abordés plus haut.
En résumé
Les règles de base pour choisir sa production d’eau chaude sanitaire sont :
- Privilégier le gaz, peu polluant et nettement moins cher que l’électricité prélevée sur le réseau.
- Privilégier les systèmes de production instantanée (sans stockage), sauf s’il y a des puisages simultanés importants (2 douches ou plus en même temps).
- Placer le producteur d’eau chaude le plus près possible des points de puisage.
- Éviter une multiplication des appareils de production d’eau chaude et de chauffage.
- Éviter de placer une boucle sanitaire dans une habitation individuelle.
Il n’est pas toujours possible d’appliquer toutes ces règles. Un compromis devra être trouvé pour avoir la solution la plus rationnelle. Voir Typologie des systèmes de production d’eau chaude plus bas.