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Revêtement sol : marbre & ciment

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Un sol patrimonial


Très présents dans l’architecture privée bruxelloise, les revêtements de sol en marbre et en ciment participent au caractère de nos maisons. On les retrouve dans les halls d’entrée, les couloirs, les cuisines, les caves et parfois aussi dans les jardins d’hiver et les salles de bain.

Placés dans les pièces fortement sollicitées, ils font preuve d’une grande durabilité dans le temps et d’appréciables qualités techniques, comme la résistance à l’usure et la facilité d’entretien.

Certaines précautions doivent néanmoins être prises pour assurer leur pérennité ; vous trouverez dans ce conseil toutes les informations nécessaires à la conservation et à l’entretien de vos sols en marbre et en ciment.

Quelles sont les différentes techniques de revêtements de sol en marbre à Bruxelles ?

Dallage en marbre

Présent dans le hall d’entrée de la maison néoclassique sous forme de damier noir et blanc, on retrouve le marbre dans les maisons bourgeoises et les hôtels particuliers de la fin du XIXe siècle. Il pare le hall d’entrée des luxueux immeubles à appartements des années 30 ; les dalles forment alors des figures géométriques simples. Les marbres belges, foncés, sont alors très à la mode. Après la Seconde Guerre mondiale, les marbres clairs sont préférés.

Mosaïque

Technique ancienne, la mosaïque connait un renouveau à Bruxelles à la fin du XIXe siècle grâce au savoir-faire d’artisans originaires du Nord de l’Italie. La mosaïque est constituée de petits cubes, appelés tesselles, posés sur une chape constituée de mortier à la chaux et de brique pilée. Très en vogue dans l’architecture Art nouveau, elle se pare d’une grande variété de couleurs : noir, camaïeux de rouge, camaïeux d’orange, jaune, vert, blanc… Les sources d’approvisionnement en marbre s’étendent bien au-delà de la Belgique : Italie, France, Portugal, Afrique du Nord…

Granito

La technique du granito est courante pendant l’entre-deux-guerres et connait son heure de gloire dans les années 30. Économique, elle profite de la récupération des sous-produits de la grande marbrerie : les morceaux de marbres non utilisés sont broyés.

Constitué de granulats de marbre mélangés à du ciment, le granito est coulé directement sur place, compressé avec un rouleau, puis poli une fois sec.

Des liserés de mosaïques le délimitent et servent de joints de dilatation.

Immeuble à appartements — Rue des Chartreux, 1000 Bruxelles

Comment entretenir et restaurer un revêtement de sol en marbre ?

Entretien

Imperméables et peu salissants, les sols en marbre sont faciles à nettoyer. Pour les sols en bon état, on utilise un torchon microfibre, un mélange d’eau et de savon noir, de savon de Marseille (trois cuillères à soupe pour cinq litres d’eau), ou encore de cristaux de soude (une tasse à café par litre d’eau). Il faut éviter tous les produits acides comme le vinaigre et les anticalcaires qui attaquent la pierre et les produits filmogènes qui laissent un dépôt sur la surface, ternissent les couleurs et accélèrent l’encrassement. Si les joints et les tesselles des mosaïques ne sont pas en parfait état, on évite d’utiliser un aspirateur, sous peine d’accélérer le descellement des pièces.

Lorsqu’on constate des fissures, une perte de matière, ou une défectuosité du mortier de pose, mieux vaut combler immédiatement les lacunes avec un mortier de chaux ou du plâtre. Cela permet d’éviter, dans l’attente d’une intervention, les infiltrations d’eau ou une usure accélérée de la matière.

Différentes techniques permettent au professionnel de raviver l’éclat d’un sol en marbre : décapage mouillé, cristallisation de la pierre pour une finition brillante, polissage à la poudre…

Restauration

Travail délicat, la restauration des revêtements de sol en mosaïque et en granito est confiée à un conservateur-restaurateur. Son savoir-faire et ses connaissances sont déterminants pour la recherche des marbres et de la teinte des mortiers. La plupart des marbres anciens sont encore disponibles à l’heure actuelle, mais les teintes diffèrent parfois légèrement. Certains marbres, comme le marbre vert, ont pratiquement disparu.

Le restaurateur retaille les bords des tesselles aujourd’hui sciées à la machine afin
de leur conférer l’aspect ancien de la taille à la main. Pour retrouver la teinte des anciens mortiers, le restaurateur doit parfois essayer de nombreuses combinaisons de pigments.

E. Blérot, vers 1900, restauration de la mosaïque — Avenue du Général de Gaulle 39, 1050 Ixelles © F. Lombaers
E. Blérot, vers 1900, restauration de la mosaïque — Avenue du Général de Gaulle 39, 1050 Ixelles © F. Lombaers

Trouver un artisan

Pour trouver un artisan ou une entreprise spécialisée dans les travaux de réparation, conservation ou restauration d’éléments de votre logement, consultez www.metiersdupatrimoine.brussels.

Ce site présente plus de 150 professionnels actifs en Région bruxelloise.

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Comment entretenir et réparer des carreaux de ciment ?

De nombreuses usines de production voient le jour en Belgique à partir des années 1870, notamment à Bruxelles. Produit standardisé, facile à entretenir et abordable, il connait rapidement un grand succès. D’abord monochromes ou bicolores, les carreaux de ciment proposent ensuite une grande variété de couleurs et de motifs.

Les carreaux de ciment sont formés d’une fine couche supérieure composée de poudre de ciment et de marbre et d’une couche inférieure plus épaisse constituée de sable et de ciment. Les différentes couleurs du motif présent dans la couche supérieure sont réparties à l’aide d’une petite grille à compartiments (canevas). Encore humides, les carreaux sont placés dans une presse très puissante. Ils sèchent ensuite naturellement pendant plusieurs semaines.

Rue des Cèdres 12, 1170 Watermael-Boitsfort
Manufacture de carrelages bruxelloise Isidore Dubrucq © Coll. AAM

Entretien

Poreux, les carreaux de ciment sont sensibles à la crasse, aux taches et à l’humidité. Un entretien régulier permet de privilégier des techniques de nettoyage douces, à sec. On peut utiliser un aspirateur muni d’une brosse douce. Lors du nettoyage à l’eau, on applique une faible quantité d’eau chaude à l’aide d’un torchon microfibre. Si nécessaire, l’eau peut être additionnée de savon noir ou de savon de Marseille
(une poignée pour dix litres d’eau). On évite les acides comme le vinaigre et les produits basiques comme l’eau de javel. Pour enlever des croûtes de crasse, ou des éclaboussures de peinture sèches, on utilise de préférence un outil qui ne risque pas de rayer la surface.

Faut-il appliquer une couche de protection ?

On utilisait autrefois de la cire d’abeille et de l’huile de lin pour « imbiber » le carreau, prévenir les taches et limiter la pénétration de l’eau. Aujourd’hui, on évite d’appliquer l’huile de lin qui absorbe la crasse et jaunit le revêtement. Dans les pièces plus délicates, comme la cuisine ou la salle à manger, on peut éventuellement appliquer un produit de protection, une cire encaustique notamment à base de cire d’abeille, en vente dans les magasins spécialisés.

Réparation

Vérifiez l’état des joints et l’adhérence des carreaux au mortier de pose afin d’éviter une usure accélérée, de la casse ou des problèmes d’infiltration d’eau. Dans l’attente d’une intervention, les espaces lacunaires peuvent être remplis par un mortier de chaux ou du plâtre qui s’enlèvent facilement par la suite. Le démontage d’un revêtement en carreaux de ciment demande de la dextérité, l’intervention d’un professionnel s’avère souvent nécessaire. Afin d’éviter la casse, on enlève les carreaux à l’aide d’une scie à disque diamanté refroidi à l’eau. Pour les replacer, l’idéal est d’utiliser le même produit de pose et de rejointoiement qu’à l’origine.

Remplacement

Les marchands de matériaux de récupération proposent couramment les carreaux de ciment à la revente. Retrouver le modèle d’origine sera plus ou moins aisé en fonction de la popularité du motif à l’époque.

La production des carreaux s’est arrêtée chez nous, mais elle est encore pratiquée à l’étranger. Les matières premières et les machines de production sont restées semblables. Bien que la plupart des motifs modernes soient inspirés des motifs anciens, le choix est bien plus limité qu’auparavant. Pour les commandes d’une certaine ampleur (surface d’une pièce), il est possible de faire réaliser des répliques « sur mesure » des anciens modèles.

Carreaux de ciment de récupération chez un revendeur © Rotor

Homegrade : comment nous pouvons vous aider

Homegrade accompagne tous les ménages, locataires, propriétaires et copropriétaires. Les conseillers sont à votre disposition pour vous guider dans vos démarches techniques, pratiques et administratives.

Nos services :

  • Diagnostic et aide à la priorisation de travaux ;
  • Informations techniques ;
  • Soutien à l’analyse des devis ;
  • Information sur les primes et soutien à l’élaboration du dossier de demande ;
  • Information sur les réglementations (permis d’urbanisme, inventaire légal, biens protégés, sécurisation des ascenseurs anciens, etc.)
  • Soutien à l’interprétation des analyses de risques et réalisation des attestations de valeur historique des ascenseurs anciens

Publications et liens utiles

Primes

Fiche info : Prime petit patrimoine

Liens utiles

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Plus d’informations sur le logement, l’environnement, l’urbanisme, le patrimoine, les primes et les aides financières à Bruxelles :

Lectures utiles

  • Baeck M., Facilité artistique: (r)évolution des matériaux de construction décoratifs en céramique, ciment et verre, dans Pierre & Co, Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2010.
  • Baeck M., Meul V., Onderhoud van keramische en cementtegelvloeren. Antwerpen : Monumentenwacht Vlanderen vzw, 2012.
  • Tourneur F., Les marbres du monde décorent la ville, dans Pierre & Co, Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2010.

Rédaction

  • Céline Chéron