Habituellement en chêne ou en pin et réalisées selon les techniques de la menuiserie traditionnelle, les anciennes portes doivent rarement être remplacées. Lorsque la porte est abîmée, elle peut souvent être restaurée pour un coût inférieur à celui d’un remplacement de qualité. Il est également possible d’améliorer l’isolation thermique d’une porte et d’augmenter sa résistance à l’effraction.
Comment entretenir sa porte en bois pour la faire durer ?
L’entretien consiste avant tout à maintenir les finitions en bon état, afin d’éviter la dégradation du bois. Les cycles d’entretien des menuiseries extérieures varient fortement selon l’orientation et l’exposition aux intempéries.
Nettoyer
Au minimum une fois par an.
Nettoyer la face extérieure de la porte à l’eau additionnée de savon doux. Vérifier l’état de la peinture ou du vernis.
Mettre en peinture ou vernir
Tous les 2 ou 3 ans, si nécessaire, remettre une couche de peinture ou de vernis sur le bas de la porte qui, davantage exposé aux intempéries et aux chocs, se dégrade plus rapidement.
Tous les 5 à 10 ans environ, envisager, si nécessaire, de repeindre ou de revernir complètement la porte. Il est préférable de ne pas décaper. Un léger ponçage au papier de verre à grain fin est souvent suffisant avant la remise en peinture.
Un décapage complet ne sera réalisé que si la finition existante est fortement dégradée et irrégulière. Ce travail délicat requiert de préférence les compétences d’un professionnel.
Le décapage à la flamme, par sablage ou par bain chimique est à proscrire car ces techniques causent bien souvent des dégâts irréversibles.
Retrouver l’aspect d’origine ?
Certaines portes vernies à l’origine ont été recouvertes de peinture. Les décaper permet de leur rendre leur aspect initial.
Toutefois, cette opération doit être effectuée avec délicatesse pour éviter d’abîmer le bois.
À l’inverse, décaper une porte conçue pour être peinte ne pourra apporter que des déceptions, le menuisier ayant choisi la qualité du bois en tenant compte du fait que celui-ci ne serait pas visible.
La couleur d’origine de la porte n’est pas toujours connue. Le choix de la couleur tiendra compte des autres teintes et du style de la façade.
Si l’on souhaite s’écarter de la couleur existante, il est prudent de prendre l’avis du service communal d’urbanisme.
Dans le cadre de la restauration des bâtiments classés, des sondages sont réalisés afin de dégager une à une les différentes couches de peinture jusqu’à mettre au jour la couleur d’origine. Ces recherches, nommées études stratigraphiques, sont rarement entreprises pour les bâtiments plus ordinaires.
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Restaurer
Les assemblages des anciennes portes ne sont pas collés. Ils sont fixés à l’aide de chevilles et de coins de bois, ce qui permet le démontage et le remplacement de pièces abîmées.
Des réparations locales peuvent être réalisées au moyen de greffes de bois, voire à la résine époxyde pour les petites
lacunes.
Il est également possible de redresser en atelier une porte qui frotte sur le sol parce que ses assemblages se sont relâchés.
Lorsque des éléments de quincailleries ont disparus, des modèles de poignées ou d’entrées de boîte aux lettres compatibles avec les styles des portes anciennes peuvent être trouvés chez des fournisseurs spécialisés.
Boîtes aux lettres
L’arrêté ministériel du 20 avril 2007 qui fixe des exigences au sujet des boîtes aux lettres ne s’applique pas aux bâtiments anciens. Il n’existe donc pas d’obligation de remplacer les entrées de boîtes aux lettres.
Comment améliorer les performances thermiques et acoustiques des anciennes portes ?
Comme la porte donne en général sur un hall où les exigences thermiques et acoustiques sont moins élevées que dans les pièces d’habitation, son isolation ne constitue pas toujours un enjeu essentiel.
En matière de déperditions thermiques, le défaut principal des portes est leur manque d’étanchéité à l’air. Les infiltrations d’air les plus importantes se produisent sous la porte et par la boîte aux lettres, deux points faibles à améliorer en priorité.
Le bois possède des propriétés thermiques favorables. Par contre, les parties vitrées sont responsables de déperditions plus importantes et peuvent éventuellement être doublées par des verres isolants.
Renforcer l’étanchéité à l’air
Pose de joints
L’étanchéité de la porte peut être renforcée à l’aide de joints à coller sur la partie fixe après un bon nettoyage de la surface.
Un joint à guillotine peut être posé dans une rainure pratiquée dans la traverse inférieure de la porte. Il est préférable, lorsque c’est possible, de placer ce dispositif dans une plinthe ajoutée côté intérieur.
Le fonctionnement du joint à guillotine n’est cependant optimal que si le seuil présente une surface horizontale et régulière. La pose d’un joint brosse, voire d’un simple boudin en tissu, constitue une alternative simple et efficace si le sol est irrégulier
Étanchéifier la boîte aux lettres
La meilleure solution pour améliorer l’étanchéité des boîtes aux lettres consiste à placer une boîte intérieure dont la porte est pourvue d’un joint périphérique afin d’éliminer toute entrée d’air.
Des boîtes aux lettres ont parfois été percées au rythme des divisions de maisons unifamiliales en plusieurs logements. Ces percements inesthétiques augmentent considérablement l’infiltration d’air froid. Une solution à ce problème consiste à conserver la seule entrée de boîte aux lettres d’origine (un menuisier peut refermer les autres ouvertures à l’aide de greffes de bois) et à placer dans le hall des casiers pour le courrier des différents occupants.
Création d’un sas d’entrée
Dans les maisons bourgeoises de la fin du XIXe siècle, une porte intérieure est fréquemment placée au sommet de la volée d’escalier en marbre qui permet d’accéder au rez-de-chaussée surélevé. Cela forme un « espace tampon » qui protège la cage d’escalier des courants d’air.
Dans les maisons qui ne possèdent pas de sas d’entrée, il est possible, lorsque la disposition des lieux le permet, de reproduire ce dispositif en plaçant une porte intérieure.
Comment renforcer la sécurité d’une ancienne porte en bois ?
La solidité des anciennes portes en bois constitue un atout en matière de lutte contre l’effraction. En raison de leur poids important, elles possèdent souvent des charnières particulièrement robustes. Du côté de la serrure, des mesures peuvent cependant être adoptées afin de garantir une meilleure résistance à une tentative de cambriolage.
Conserver la garniture de serrure ancienne
Les anciennes garnitures de serrure offrent en général de bonnes qualités de sécurité parce qu’elles sont vissées depuis l’intérieur (un cambrioleur ne peut donc pas les dévisser depuis la rue).
Le trou de clef de la garniture ancienne peut éventuellement être agrandi pour y placer un cylindre.
Le cas échéant, le cylindre doit être choisi dans une dimension qui lui permette d’affleurer du côté extérieur afin de n’offrir aucune prise en cas de tentative d’effraction.
Le remplacement des entrées de serrure d’origine par des entrées modernes dites de sécurité représente une moins-value esthétique et est inutile dans la plupart des cas.
Placer une serrure à plusieurs points d’ancrage
Les portes anciennes peuvent être équipées d’une serrure à plusieurs points d’ancrage qui renforce la résistance à l’effraction.
Ce genre de serrure doit de préférence être posé en applique, système très efficace en termes de sécurité puisqu’il possède un
point d’ancrage haut et un point d’ancrage dans le sol.
D’autres modèles de serrure à plusieurs points peuvent être encastrés dans l’épaisseur de la porte. S’ils sont plus discrets visuellement, ils présentent l’inconvénient de diminuer la résistance de la porte à cause des encastrements, et nécessitent un travail de mise en place plus lourd.
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